Bon, d'emblée, il y en a peut-être qui vont un peu faire la tronche, parce que ça démarre avec un groupe pas métal. Eh bien tant pis, j'ai envie de dire.
Avec un début d'année qui s'est avéré être moyennement fun, je ne me voyais pas démarrer avec du postcore lancinant ou du black dépréssif... Alors pour mettre un peu de jus positif dans tout ça, voici de l'entrain, du punk, du breton !
Mettez quelques celtes ensemble, il y a deux choses qu'ils arriveront toujours à produire : une boisson à base de végétal fermenté et de la musique.
Et Les ramoneurs de menhirs, c'est effectivement un mélange de ces deux éléments. Depuis leur formation en 2006, Les ramoneurs ont su se rendre indispensables à tout bon fest-noz (mais pas que !) qui se respecte.
Trois membres, dont deux sonneurs (Éric à la bombarde et Richard au biniou) et un chanteur (Gwénaël), accompagnent le 4ème, et non des moindres, puisqu'il s'agit de Loran (ex-Béru, pour ceux qui auraient été en stase ou en hibernation durant 25 ans), à la guitare élec.
C'est grâce à lui que s'insuffle si naturellement le punk dans la musique traditionnelle. Au gré des ritournelles de chants bretons, viennent se superposer des riffs keupons, simples et efficaces comme on les aime... Et ça fonctionne !
Avec une évidence déconcertante, un peu à l'instar des Dropkicks Murphys côté US, les distorsion électriques se mêlent aux rythmes énergiques de la musique celte.
Comme je le disais, au gré des fest-noz, les Ramoneurs de menhirs ont fini par inscrire beaucoup de lives à leur actif, mais également trois albums studio, des vinyls, présence sur plusieurs compils... Et comme ce ne sont pas des rigolos, ils invitent du beau monde à leurs sessions, comme par exemple Gilles Servat ou Louise Ebrel.
Au delà de l'aspect musical, on ne peut pas parler de ces bardes crêteux sans évoquer également leur engagement. En effet : soutien à des collectifs et actions altermondialistes, militantisme en faveur de prisonniers politiques, dénonciation de l'aplanissement culturel, défense de la langue bretonne (et des autres langues régionales)... la liste de leur activisme est longue !
Leur reprise de la Blanche Hermine, portant la lourde charge de l'histoire de la Bretagne, illustre à ce propos assez justement cette synergie du Oï et du Breizh.
Alors oui, certains ne manqueront pas d'être agacés par la redondance rythmique de la musique bretonne, qui en a fait pourtant entrer en transe tellement d'autres lors des fest-noz.
On est finalement un peu passé de majeur levé à poing levé, tout en dansant sans se lasser la gavotte dans le pit. De ce fait, je suis persuadée que bon nombre de Hellfestivaliers les attendront de pied ferme le 21 juin à Clisson !